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Sous l’égide d’Agoa, les mammifères marins

Sous l’égide d’Agoa, les mammifères marins

En 2010, le Sanctuaire Agoa devient en superficie la deuxième aire marine protégée française, couvrant les eaux de la Martinique, de l’archipel guadeloupéen, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

143 256 km 2 : c’est le périmètre du sanctuaire Agoa pour les mammifères marins dans les Antilles françaises. Son objectif : garantir un état de conservation favorable de ces animaux exceptionnels. Pour mener à bien ses actions, Agoa coopère avec les différents acteurs de l’environnement présents sur la ZEE des Antilles françaises ainsi qu’à l’échelle internationale, comme l’indique Laurie Hec, directrice du Sanctuaire : “Les mammifères marins ne connaissent pas les frontières humaines ; les actions du Sanctuaire Agoa ont donc aussi une dimension internationale et nous coopérons avec les États voisins au sein de la Caraïbe”.

Carte de périmètre du sanctuaire Agoa / Crédits photos : Office français de la biodiversité.

CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ~ Clés de voûte de l’arche alimentaire sous-marine, les mammifères marins sont souvent qualifiés d’“espèces parapluie” : en effet, la protection de ces animaux irremplaçables permet celle de tout un écosystème indispensable à la vie sur Terre. Ils ont des armes redoutables contre le réchauffement climatique, notamment grâce à leur lien étroit avec le phytoplancton (considéré comme premier puit de carbone et producteur d’oxygène au monde). On sait par ailleurs que les plus grandes baleines captent jusqu’à trente-trois tonnes de CO2 au cours de leur existence, un stock qu’elles entraînent à leur mort au fond de l’océan. Enfin, d’un point de vue économique, les mammifères marins sont garants de la santé des écosystèmes littoraux et par conséquent du tourisme et de la pêche dans nos îles.

Groupe de dauphins Stenella attenuata, plus connus sous le nom de dauphin tacheté pantropical, lors de la campagne scientifique en saison sèche 2014 / Crédits photos : Sophie Bedel

DIFFUSER LA CONNAISSANCE ~ On sait que près d’un tiers des cétacés connus sur le globe sont présents dans les eaux antillaises. La connaissance et le suivi de ces espèces a depuis permis de définir les menaces qui pèsent sur elles, invariablement liées à l’activité humaine : pollutions diverses, mauvaises pratiques d’observation en mer, pêche, chasse ou encore changement climatique. Autant de défis rencontrés par le Sanctuaire Agoa pour la sauvegarde des mammifères marins et de leur habitat. Des enjeux de taille déchiffrés sur le site officiel du Sanctuaire dans un souci d’information et de sensibilisation : une diffusion de la connaissance qui apparaît d’ailleurs comme pilier des actions d’Agoa afin de limiter les interactions négatives entre l’Homme et les mammifères marins, en parallèle d’actions d’encadrement des activités nuisibles à ces animaux.

Parmi lesdites activités, le whale watching (l’observation des cétacés dans leur milieu naturel), est aujourd’hui un argument de l’écotourisme caribéen. Professionnellement encadré, le whale watching permet la sensibilisation du public mais peut s’avérer, à contrario, une atteinte physique à la population de cétacé lors d’une pratique non raisonnée. Cette industrie s’inscrit donc désormais au cœur des préoccupations du Sanctuaire Agoa.

Cachalot (Physeter macrocephalus) aperçu au large de Vieux-Habitants en Guadeloupe» / Crédit photo : Dany Moussa

PLUS D’INFORMATIONS:

www.sanctuaire-agoa.fr

Auteur : Olivier Aussedat

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