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JOURNÉE MONDIALE DU CRÉOLE : LA DOMINIQUE EN LIESSE POUR LE WORLD CREOLE MUSIC FESTIVAL

JOURNÉE MONDIALE DU CRÉOLE : LA DOMINIQUE EN LIESSE POUR LE WORLD CREOLE MUSIC FESTIVAL

Journée mondiale du Créole : la Dominique en liesse pour le World Creole Music Festival

Chaque année, à la fin du mois d’octobre, à l’heure où la grisaille commence à se saisir de l’hémisphère Nord, il se produit dans la Caraïbe un phénomène musical d’une portée symbolique unique en son genre. C’est à la Dominique qu’a lieu, depuis 1997, cette curiosité baptisée World Creole Music Festival. L’île aux 9 volcans et aux 365 rivières, de nature si paisible et discrète, devient alors, le temps du long weekend de 3 jours, l’épicentre de l’Afro-culture caribéenne. Un évènement qui se place au cœur de la journée mondiale du créole.

Tels ceux de l’Olympe en leur temps, les Dieux du Jing ping, du bouyon, du zouk, de la dancehall, du kompa… mais aussi de l’Afrobeat convergent vers ce petit bout de terre quasi-vierge au cœur de la Caraïbe… entrainant dans leur sillage quelques 20 000 festivaliers survoltés. La Dominique s’emplit chaque mois d’octobre, de plus en plus au fil des ans, de visiteurs venus des 4 coins du Monde, et de la Caraïbe tout particulièrement. Ils viennent pour le World Creole Music Festival (WCMF) et tout le pays embrasse l’évènement…

Vendredi 28 octobre. Il est bientôt midi, lorsque nous débarquons dans la capitale Roseau. Celle-ci bouillonne déjà d’une joyeuse effervescence qui augure de ces grands moments de liesse populaire que seule la Caraïbe sait produire. Le petit bourg est pris d’assaut par les touristes venus de toute la région mais aussi d’Europe ou d’Amérique du Nord. La musique se déverse en cascade à travers les rues animées. Des éclats de rire s’échappent des bars et autres restaurants. Mais ce qui nous frappe avant tout c’est l’omniprésence du madras. Femmes, hommes, petits et grands : tous arborent le tissu chatoyant typique de la région. « Jôdi sé Jounen Kwéyòl ! » nous lance un passant dans la langue à l’honneur devant notre air émerveillé. « Aujourd’hui, c’est la journée Créole ! » reprend-t-il avec la jovialité qui caractérise les habitants de l’île.

En effet, le dernier vendredi du mois d’Octobre, cette journée reconnue par l’UNESCO depuis 1983, est surtout pour tous les Dominiquais l’occasion de célébrer un héritage culturel qui puise ses sources dans le passé colonial de l’île. Plusieurs fois entre les mains des Français puis des Anglais, l’île nature est aussi symbole de résistance. Celle des peuples autochtones Kalinagos derniers représentants de l’identité précolombienne de la Caraïbe. Ou encore celle des Afro-descendants dont les luttes sont multiples depuis la période esclavagiste jusqu’à l’indépendance du pays le 3 Novembre 1978.

D’autres vagues migratoires sont venues au fil des siècles enrichir ce melting-pot qu’est le Créole. Si ce dernier se résume souvent avec la langue éponyme parlée dans plusieurs îles de la Caraïbe et au-delà, c’est aussi un art de vivre enjoué, une gastronomie épicée, des coutumes colorées, des musiques envoûtantes… et la musique, revenons-y ! Ce vendredi marque justement l’ouverture du plus grand festival au monde dédié à cette culture.

Légendes : 1. Shennsea. 2. Admiral_T. 3. Jocelyn Bérard. 4. Omah Lay.

A l’origine voulu comme une plateforme pour donner aux artistes locaux l’opportunité de montrer leur talent, le WCMF s’est transformé au fil des années en un évènement d’envergure internationale attirant chaque année pas moins de 8 000 spectateurs par jour au Stade Windsor en plein cœur de la ville. En 2022, après deux années sans activité pour cause de pandémie, il fallait frapper fort pour cette 20e édition, sans perdre les intentions de départ. Imaginez un plateau de rêve où se succéderont pendant 3 jours, de 19h00 à 6 h du matin, certains des artistes les plus en vogue du moment. On retiendra côté locaux, l’arrivée rocambolesque d’Assa Banton en tyrolienne ou l’explosion de couleurs provoquée par Triple Kay. Shenseea, Kes The Band, Jocelyn Beroard, Admiral T, Patrice Roberts, Sizzla, Christopher Martin, Omah Lay… et bien d’autres viendront compléter cette déferlante de stars pour le plus grand bonheur de festivaliers. Et qui de mieux pour confirmer le statut de festival international du WCMF que le faiseur de tube Nigérian, roi de l’Afrobeat : Burna Boy en personne ! Une vraie réussite.

Auteur : Edgard Parfait

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