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RENCONTRE AUTOUR DE LA DANSE TADZAU

RENCONTRE AUTOUR DE LA DANSE TADZAU

RENCONTRE AUTOUR DE LA DANSE TADZAU

Une rencontre exceptionnelle a eu lieu au village amérindien de Kayodé début août : le 1er échange interculturel entre Teko de Camopi (sur l’Oyapock) à l’Est et Teko du Haut- Maroni (sur la rivière Tampok) à l’Ouest de la Guyane.

Légende :la nuit sera longue pour les danseurs teko.

Autrefois appelés Emérillons, les ancêtres des teko, au cours de leur migration d’Est en Ouest, ont laissé une trace indélébile dans la toponymie de l’intérieur guyanais : un sentier connu de tous sous le nom de Chemin des émérillons. Ainsi des familles teko ont été éparpillées sur le sol guyanais. Certaines se sont retrouvées au village Kayodé entre le 04 et le 07 août dernier autour de la danse traditionnelle Tadzau ou danse du cochon-bois.  Une danse marathon qui a débuté le vendredi 5 août vers 18h et a duré jusqu’au samedi 06 août à 6h du matin, pour une reprise à la mi-journée du samedi pendant presque trois heures.

Légendes : 1. Le drapeau des 6 nations autochtones flotte au dessus de Kayode 2. La nation teko réunie à Kayode  – Crédit photo : © Pascal Vardon, Emmanuelle Renard et Jean-Maurice Montoute

Plus qu’une danse, c’est une allégorie du mythe fondateur de la nation teko qui est racontée à travers les chants, les musiques aux sons du tule (flûte) et des kaway (sonnailles attachées aux pieds), les pas de danse et les habits. Une histoire codifiée. Cette rencontre était aussi un moyen de regrouper des familles teko – seul peuple autochtone uniquement présent en Guyane et nulle part ailleurs dans les Amériques -, de ressouder les liens entre générations et de partager la culture Teko avec les frères autochtones Wayana/Apalaï du Haut-Maroni. 

Pour les Teko, la danse est un moyen de communiquer avec les ancêtres et les grands esprits des animaux. A l’origine de cet évènement, il y a l’association Akanta dirigée par Jammes Panapuy et le groupe de danse de son père, Joachim Panapuy, Teko Makan de Camopi. Les Panapuy, une famille ancrée dans la défense et la préservation de la culture traditionnelle Teko.

Depuis le mois d’avril, l’association Akanta a pu mettre sur pied des ateliers pour la préparation et la transmission d’un grand nombre de savoirs autour de la danse à Camopi : confection des habits traditionnels, pas de danse, fabrication d’instruments de musique, fabrication de tulé, la flute traditionnelle. Une vingtaine de danseurs et danseuses ont pu être formés et participer à cet échange sur Kayodé. Dans le cas du peuple Teko, la pratique culturelle de la danse a connu de grands changements mais elle est toujours d’actualité dans les nouvelles générations. Aussi elle continue d’être un marqueur primordial de l’identité Teko.

« Cet échange entre Teko de l’Est et de l’Ouest a dynamisé la transmission inter-générationnelle et permis un rapprochement culturel entre un même groupe séparé géographiquement avec des évolutions différentes selon leur bassin de vie. C’est aussi réaffirmer l’identité Teko en Guyane » explique Jammes Panapuy, président de l’association Akanta.  Une nation autochtone qui a failli disparaître durant la 1ère moitié du XXème siècle. Le jeu des alliances avec le peuple wayãpi à l’Est et le peuple wayana à l’Ouest a permis le renouveau démographique des teko, passant d’une cinquantaine d’individus dans les années 1940-50 à plus de 1000 aujourd’hui.  Et depuis quelques années, grâce entre autres à des familles comme les Panapuy, la culture teko est en pleine renaissance à l’instar des peuples autochtones de Guyane, plus que jamais mobilisés pour la défense de leurs droits et de leurs cultures. 

La journée du 9 août, journée internationale des Peuples Autochtones, a eu une résonnance forte en Guyane. Les peuples premiers évoquant des problématiques récurrentes: le foncier, la culture, la reconnaissance des droits mais aussi dénonçant les injustices dont ils estiment être victimes. Des revendications qui ne sont pas nouvelles…

Légendes : 3. De gauche à droite, Joachim Panapuy, Patrick Twenke, Melanie Aliman-He, chef du village, Jammes Panapuy et Pascal Vardon, directeur du Parc amazonien de Guyane 4. Danses de l’après-midi le samedi 06 août 5. Jammes Panapuy, président de l’association Akanta, organisateur de l’événement

DICTIONNAIRE DICO TEKO (TEKO/FRANÇAIS):
https: //corporan.huma-num.f r/Lexiques/dicoTeko.html

https: //www.reseau-canope.f r/langues-et-innovations-numeriques-educatives-en-guyane/ressources-en-langues/ ressources-en-langue-teko.html

https://langues-de-guyane.ins.ac-guyane.f r/KALETA-TEKO-AWU-PANAI%CC%83TSI%CC%83-AWU-IPOPE-MA-E%CC%83- dictionnaire-teko-f rancais.html

Auteur :Jean-Maurice Montoute

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