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“ Outre-mer grandeur nature ” Des joyaux naturels exposés à Paris

“ Outre-mer grandeur nature ” Des joyaux naturels exposés à Paris

Les grilles du Palais du Luxembourg à Paris accueillent 101 photos réalisées par 30 photographes d’Outre-mer. Du 19 septembre 2020 au 17 janvier 2021, elles affichent une biodiversité splendide mais fragile. Rencontre avec Stéphanie Légeron, directrice d’Océindia et productrice de l’exposition.

OnAir: Quelle est la raison d’être de cette exposition ?
Stéphanie Légeron : 80% de la diversité biologique française se trouve Outre-mer. Connaître et admirer cette richesse est indispensable pour l’aimer et la protéger. L’exposition invite le visiteur à prendre la mesure d’un patrimoine naturel unique au monde, menacé par les activités humaines et le changement climatique. La France se place au 4e rang mondial de la biodiversité, ce qui nous confère une responsabilité majeure.

OA :L’initiative est naturellement le fruit de votre parcours…
SL : Mon amour pour la nature et ma passion pour la défendre m’ont amenée à m’intéresser aux territoires ultramarins. J’ai commencé, il y a plus de dix ans, par les territoires français de l’Océan Indien et du grand Sud. Cela a permis la naissance d’un beau livre, « Escales au bout du monde », aux éditions Insulæ. Préfacé par Nicolas Hulot, il décrit, pour la première fois, l’ensemble des Terres australes et antarctiques françaises. J’ai ensuite étendu mon champ d’étude aux 13 territoires français ultramarins et produit l’exposition « Escales Outre-mer, la France grandeur Nature ». Validée par des scientifiques, elle propose une synthèse illustrée et pédagogique de la biodiversité ultramarine. Elle a été vue par plus de 160 000 visiteurs : au Ministère des Outre-mer, à la Mairie de Paris, à l’École Militaire, au Palais des Congrès de Paris, au musée Stella Matutina de La Réunion, rue de Paris à Saint-Denis… L’exposition poursuit son itinérance dans les collèges et lycées de Guadeloupe et de Mayotte.

Crédit photo: Marc Audigier

OA : Ces trésors naturels sont maintenant exposés sur un site d’exception!
SL : En effet, suite à un appel à candidature du Sénat, j’ai présenté avec enthousiasme ce projet qui contribue au rayonnement des Outre-mer et de leur biodiversité. Je remercie les photographes pour leurs magnifiques images ainsi que nos partenaires dont l’Office français de la Biodiversité et la Fondation Iris. L’exposition a été organisée en lien étroit avec le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature en France.

OA : Que voit le promeneur, rue de Médicis, sur les grilles du Palais du Luxembourg ?
SL : Comme le décrit Gérard Larcher, le Président du Sénat, « s’affiche ainsi sur les grilles du Jardin du Luxembourg des clichés sous-marins impressionnants, des photographies de la faune, de la flore, d’espèces endémiques ou menacées, soit un ensemble de joyaux naturels que nous avons le devoir de préserver ». Du colibri madère mâle de Guadeloupe à la richesse du Parc naturel de la Mer de Corail en Nouvelle-Calédonie, de la biodiversité foisonnante de la forêt de Guyane aux fonds marins de l’île de La Réunion, de l’oursin-crayon martiniquais à la variété des espèces de la réserve de Saint-Barthélemy ou au saut de la baleine à bosse dans la réserve naturelle de Saint Martin… C’est un voyage inédit « au-delà des mers » qui attend le visiteur.

Crédit photo : Marc Audigier

OA : Pouvez-vous nous donner quelques chiffres pour illustrer cette biodiversité?
SL : La France détient le 2e domaine maritime du monde. 97% de ce domaine est ultramarin et englobe 10% des récifs coralliens et lagons de la planète et 20% des atolls. Au total, cela représente plus de 3 450 plantes vasculaires et 380 animaux vertébrés uniques au monde, soit davantage que dans toute l’Europe continentale.

OA : Quelle est la source d’une telle diversité ?
SL : Du fait de leur éloignement, les Outre-mer se distinguent par un taux d’endémisme très marqué, c’est-àdire qu’une forte proportion de la faune et de la flore locales n’existe naturellement nulle part ailleurs dans le monde. A l’exception de la Guyane et de la Terre Adélie, l’Outremer français est formé d’îles. Ce sont des lieux privilégiés d’endémisme car les écosystèmes insulaires s’y développent de manière isolée, à l’écart des continents, avec des adaptations spécifiques, souvent étonnantes.

OA : Pourquoi peut-on dire que la France détient là un trésor ?
SL : Les évolutions de la Terre, de ses climats, de sa biodiversité, sont aujourd’hui plus que préoccupantes. Or, grâce à ces réservoirs de biodiversité dispersés sur tout le globe, la France recèle dans ces écosystèmes uniques autant de sentinelles de l’environnement et du climat. Ils sont aujourd’hui stratégiques, essentiels, pour la sauvegarde de notre planète.

CONTACT
STÉPHANIE LÉGERON
Directrice d’Océindia
Tél : 06 93 60 27 13
Mail : oceindia@icloud.com

Auteur: Marc Audigier

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